cardiologie cobaye

Le coeur de votre cobaye : anatomie et physiologie


Les maladies cardiaques sont bien connues chez le chien et le chat. On sait moins qu’elles existent aussi chez le cobaye. Elles restent néanmoins mal connues et sous-diagnostiquées. Elles doivent toujours être suspectées sur les cobayes asthéniques , prostrés, immobiles, présentant des difficultés respiratoires, une baisse d’appétit pouvant aller jusqu’à l’anorexie complète, des oedèmes, une perte de poids et une cyanose des muqueuses.

Le cobaye est l’espèce utilisée préférentiellement dans l’étude des maladies cardiaques humaines en raison de sa nature docile, de son attitude statique et de la facilité d’obtention d’enregistrements ECG (électrocardiographiques) ou échocardiographiques. 

Les particularités anatomiques du système cardiovasculaire
du cobaye

Le cœur du cobaye

Postion anatomique du cœur du cobaye

Le cœur du cobaye est logé dans la cavité thoracique plus à gauche du plan médian, sa pointe est dirigée vers l’arrière et vers le bas. Sa forme est celle d’un cône tronqué, aplati latéralement. Il est partiellement enveloppé par les lobes pulmonaires de telle sorte que seuls les deux auricules, l’oreillette et le ventricule gauche sont libres.
Sa silhouette se projette entre le 2éme et le 4éme espace intercostal. Il occupe donc une place relativement importante dans le thorax et il est encadré par un espace pulmonaire relativement petit. Il possède deux feuillets péricardiques.

Le cœur du cobaye se démarque de celui des autres rongeurs par une collatéralisation
(autrement dit une ramification) spectaculaire des artères coronaires, ce qui rend peu probable le développement des affections myocardiques telles que l’infarctus du myocarde.
 

Les bruits cardiaques du cobaye

Le fonctionnement cardiaque normal du cobaye se traduit par deux bruits cardiaques principaux (fort/léger) précédés d’un premier bruit cardiaque plus discret qui correspond à la contraction atriale (contraction des oreillettes).

Le système vasculaire du cobaye


Le système vasculaire du cobaye présente assez peu de particularités.
On doit cependant noter :
  • l’existence d’une artère spécifique coelico-mésentérique qui remplace le tronc coeliaque et l’artère mésentérique bien différenciées chez les autres rongeurs (notamment le hamster) et le lapin
  • la présence de 4 artères rénales (2 antérieures et 2 postérieures)

! Détail pratique important !



 La ponction veineuse de la veine cave crâniale permet de récupérer une quantité assez important de sang. Elle n'est pas recommandée chez le cobaye pour un vétérinaire inexpérimenté  en raison de sa proximité avec le cœur et compte tenu de l’aspect compact et court du thorax. Il en résulte des risques de lésions des structures cardiaques si la ponction est effectuée dans de mauvaises conditions.  ( voir prélèvement de sang dans Hématologie )


Le système lymphatique du cobaye est remarquable

Le système lymphatique du cobaye est par contre remarquable par le petit nombre de nœuds lymphatiques abdominaux, et par l’importance des variations individuelles quant à leur nombre ou leur forme.
 Ce faible nombre est inversement proportionnel au développement important des plaques de Payer (qui sont des tissus lymphoïdes) de l’intestin et du grand épiplon (enveloppe intestinale) qui peut aussi être considéré come un organe lymphoïde.

Mis à part ces nœuds lymphatiques abdominaux, on trouve également chez le cobaye d’autres NL (nœuds lymphatiques) facilement palpables pour un vétérinaire expérimenté :
  • les NL sous-maxillaires : de la taille d’une lentille, en avant de la glande sous-maxillaire
  • les NL cervicaux antérieurs : à côté ou en arrière de la thyroïde et en partie recouverts par la glande parotide
  • les NL préscapulaires
  • les NL précruraux : dans le pli du grasset
  • les NL poplités : entre le muscle semi-tendineux et le long vaste de la cuisse

Ces NL s’hypertrophient de façon considérable dans le lymphosarcome du cobaye (voir lymphosarcome), mais l’hypertrophie des NL peut aussi avoir d’autres causes ( infiltration de graisse sur les sujets en surpoids, parasitisme externe, foyers d’infections loco-régionaux,) et il faut donc se garder d’un diagnostic de lymphosarcome trop hâtif.

Les autres organes hématopoiétiques du cobaye

Ces organes interviennent dans la défense de l'organisme contre les agréssions extérieures.

La rate du cobaye

La rate du cobaye, en forme de langue, est située sur le côté externe de l’estomac, suivant la grande courbure de celui-ci. Elle est donc parallèle à la direction générale des côtes, entre le dixième et le douzième espace intercostal. Sa taille est légèrement plus grande que chez les autres rongeurs, elle mesure en moyenne 26 mm de long et 13 mm dans sa plus grande largeur.

Le thymus du cobaye

Le thymus du cobaye est chez le jeune une glande lobulée située dans le médiastin péricardique et qui s’étend vers le cou et entoure la trachée ventralement et latéralement. Il disparaît complètement chez l’adulte ou persiste à l’état vestigial à l’intérieur du médiastin crânial.


Principaux paramètres physiologiques du cobaye comparés à ceux des autres rongeurs de compagnie


Principaux paramètres physiologiques du cobaye comparés à ceux des autres rongeurs de compagnie

Poids moyen Température corporelle (° C) Fréquence respiratoire (mouv/min) Fréquence cardiaque (battements/minute) Volume sanguin total (en ml)
Ecureuil de Corée 70-120 38-39.5 200 300-500 5.5-9.5
Chien de prairie 500-1200 35.3-39 70-100 80-140 40-85
Gerbille 55-100 38-38.5 90-160 300-400 4.5-7.8
Rat 250-500 37-38.5 70-150 250-400 17.5-35
Souris 20-41 37-38 95-250 325-780 1.4-2.8
Hamster 85-150 37-38 60-140 250-500 6.8-12
Cobaye 500-1200 37.5-38.5 45-150 150-380* 35-90**
Chinchilla 400-800 36-37.8 100 100-150 20-32
Octodon 200-300 37.5-39 100-150 150-300 15-25

* La fréquence cardiaque du cobaye est plus élevée que celle du chinchilla et comparable à celle de l'octodon.
   La fréquence cardiaque est extrêmement variable selon les conditions du milieu, l’état physiologique et notamment l’état d’émotivité du cobaye, mais aussi selon les auteurs. L’introduction d’un rat dans la cage du cobaye provoque une bradycardie (ralentissement cardiaque) de 25 % par rapport à celle du sujet au repos.

**Volume sanguin : 7 ml/100 g de poids corporel, soit 70 ml/kg de poids corporel
                                         11,5 % du poids du corps chez le nouveau-né
                                         5,86 % chez l’adulte

Autres paramètres physiologiques intéressants à connaître

La fréquence cardiaque

* Fréquence cardiaque moyenne au repos : 275 battements/mn soit 4,5 battements/sec soit 0,13 sec pour un battement 

Volume plasmatique

Volume plasmatique : 3,9 ml/100 g de poids corporel

Le débit cardiaque

R-R* = 0,52 W*0,25
*Intervalle R-R : durée du cycle cardiaque mesuré sur un enregistrement ECG.
Cet intervalle sera donc de 0,13 sec pour un cobaye de 1 kg et plus le poids est important, plus cet intervalle sera long.
Autrement dit, plus le cobaye pèse lourd, moins sa fréquence cardiaque est élevée.
*W : poids du corps


Dr Didier Boussarie    &     CobayesClub
Vétérinaire
Consultant NAC Exclusif

© Didier Boussarie -  CobayesClub


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