Par le Docteur Didier Boussarie Vétérinaire, consultant Nac exclusif
Article extrait du n°20, mis en ligne avec l'aimable autorisation de notre partenaire, le magazine Animal Santé & Bien-être
Chaque espèce de rongeur, ainsi que le lapin, a des besoins alimentaires spécifiques (taux d'humidité de l'aliment, protéines, cellulose, matière grasse, minéraux, vitamines, valeur énergétique, etc.). Il est important de respecter ces spécificités. Un lapin doit être nourri avec un aliment pour lapin, un cochon d'Inde avec un aliment pour cochon d'Inde, et non l'inverse !
L'imagination des fabricants dans le domaine des friandises n'a pas de limites,
aussi bien dans la diversité que dans l'attractivité des produits proposés,
sans parler des conditions commerciales alléchantes. La notion même de
«friandises»,
d'ailleurs très anthropomorphique, touche la corde sensible des
propriétaires. Si on se réfère à la définition officielle, les friandises sont
«des préparations sucrées ou salées, de petite dimension et d'un goût délicat».
Une friandise désigne aussi «une sucrerie ou une petite pièce de pâtisserie».
Au-delà de la volonté légitime et respectable des propriétaires de vouloir faire
plaisir à leurs petits compagnons et leur rendre la vie la plus agréable
possible, là plus qu'ailleurs le bon sens s'impose. Donner un carré de chocolat
à un lapin de 1 kg revient à donner 20 carrés de chocolat à un enfant de 20kg.
Est-ce raisonnable ? Certains propriétaires vont se donner bonne conscience en
donnant «seulement» un quart de carré de chocolat noir ; seraient-ils prêts à
consommer 20 carrés de chocolat si leur poids est de 80kg ?
Souvent inadaptées
Les friandises au sens large sont pour la plupart hypercaloriques, et elles ne
viennent qu'accentuer le caractère déjà hypercalorique de la nourriture
distribuée. De composition souvent mal adaptée, non élaborées selon des
principes nutritionnels rigoureux conformes aux exigences biologiques des
différentes espèces, elles conduisent rapidement à la surcharge pondérale,
autrement dit à l'obésité. Un propriétaire est rarement inquiet devant l'obésité
de son animal, il sera plutôt amusé ou attendri. Il est hélas très fréquent de
voir des lapins ou des rongeurs en surcharge pondérale (surtout les cochons
d'Inde, lapins, octodons, rats, hamsters et chiens de prairie). C'est au
détriment de leur santé et de leur espérance de vie. Les autres espèces de
rongeurs de compagnie régulent mieux leur propre consommation (chinchilla,
souris, gerbille, écureuil de Corée). La majorité de ces friandises sont
constituées de graisses animales, de sucre (dont le miel) et de produits ou
sous-produits laitiers, inadaptés aux lapins et rongeurs herbivores, ou
hypercaloriques pour les rongeurs non herbivores. Bien nourrir ses animaux
permet de les maintenir en bonne santé et ainsi de les garder le plus longtemps
possible. Il est donc important de revenir, selon un terme à la mode, aux
fondamentaux.
A chaque espèce, des spécificités alimentaires
Chaque espèce de rongeur, ainsi que le lapin, a des besoins alimentaires spécifiques (taux d'humidité de l'aliment, protéines, cellulose, matière grasse, minéraux, vitamines, valeur énergétique, etc.). Il est important de respecter ces spécificités. Un lapin doit être nourri avec un aliment pour lapin, un cochon d'Inde avec un aliment pour cochon d'Inde, et non l'inverse !