LE DIABETE SUCRE CHEZ LE COBAYE

par Dr Didier BOUSSARIE
Le diabète sucré est rare, voire très rare, chez nos lapins et rongeurs domestiques. Il peut néanmoins se rencontrer chez le cobaye (surtout chez les cobayes à rosettes), mais aussi chez le chinchilla, l’octodon, le hamster, le lapin.
Le diabète sucré du cobaye est généralement non insulinodépendant, c’est-à-dire que l’insuline sera inefficace pour régulariser la glycémie

Qu’elle est l’origine du diabète sucré chez le cobaye ?

Les principales causes, par ordre décroissant, sont les suivantes :
  • Une origine nutritionnelle : alimentation hyperglucidique donc trop riche en sucres (fruits frais ou confits en grande quantité, sucreries), mélanges complets en excès ou distribués comme aliments uniques, suralimentation globale. La sédentarité, le défaut d’activité aggravent considérablement le risque.
  • Une origine organique : le diabète sucré peut être associé à une glomérulonéphrite (atteinte rénale) sévère (cobaye)
  • Une origine congénitale : déficience congénitale en manganèse, après l’âge de 6 mois
  • Quels sont les symptômes du diabète sucré chez le cobaye

    Ils doivent attirer l’attention et motiver une visite rapide chez le vétérinaire
  • Une polyuropolydypsie (prise exagérée de boisson et mictions en quantité anormale) (parfois plus d’un litre d’eau absorbée chez le cobaye), accompagnée d’un amaigrissement chronique , de manque de tonus, et souvent de cataracte (opacification du cristallin)
  • Des signes urinaires, très évocateurs : pollakyurie (émissions fréquentes de petites quantités d’urines), strangurie (douleurs à la miction), cystite secondaire.
  • Des signes cutanés : principalement chez les cobayes à rosettes. Il s’agit d’un pelage terne associé à une perte de poils étendue et diffuse et à une conjonctivite.
  • Diagnostic du diabète sucré chez le cobaye

    Il y a trois moyens de diagnostiquer le diabète sucré

    Par un examen sanguin :

  • hyperglycémie : la glycémie doit être supérieure à 3 g/l pour être significative
  • hyperlipémie (élévation du taux de triglycérides)
  • Par un examen des urines :

  • présence de sucre, parfois considérable (glucosurie ++), et de corps cétoniques (cétonurie)
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    Par un test de tolérance au glucose par voie orale

  • Ce test, qui ne peut être réalisé que par un vétérinaire, est finalisé chez le cobaye. Après un jeûne de 18 heures et une administration orale de glucose (1,75 g/kg), la glycémie dosée 4 heures plus tard est plus du double de la valeur basale chez le cobaye diabétique alors qu’elle n’excède pas 1,5 fois la valeur basale chez le cobaye normal. Ce test ne peut être réalisé que sous surveillance vétérinaire car un jeûne de 18 heures peut être dangereux chez le cobaye (risque d’arrêt de transit digestif)
  • Quels sont les traitements ?

  • le diabète sucré du cobaye est dans la très grande majorité des cas non insulinodépendant, donc l’insuline est généralement inefficace. L’insuline NPH utilisée chez le chien ou le chat peut donner des résultats en début de traitement mais l’hyperglycémie se rétablit rapidement.
  • Il faut avant tout revoir l’alimentation : fournir un régime hypocalorique pauvre en graisses et en sucres, et riche en fibres. Proscrire les granulés et les mélanges complets. Privilégier le foin, l’herbe fraîche, les légumes frais et les fruits frais (qui doivent être limités à 2 fois par semaine). Supprimer les aliments légumes riches en sucres (carottes, betteraves rouges, melon).
  • Apporter des hépatoprotecteurs (il existe plusieurs spécialités vétérinaires) pour normaliser le taux de graisses sanguines
  • La phytothérapie en EPS (extraits de plantes standardisées) donne des résultats très intéressants : Desmodium, Chardon Marie, Caralluma, Olivier, Noyer. L’effet hypoglycémiant et hypolipémiant est particulièrement marqué, surtout pour les trois premières plantes citées.

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    Le Dr Boussarie a enseigné l’hématologie des NAC dans le cadre du CES (Certificat d’Etudes Supérieures) à L’Ecole Vétérinaire de Toulouse pendant de nombreuses années