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La pathologie thyroïdienne du cobayeLes affections de la thyroïde sont connues depuis plusieurs décennies chez les cobayes utilisés en expérimentation animale. Mais on les observe également dans le cadre de notre activité de praticien, quoiqu’elles restent rares mais probablement sous-diagnostiquées. Les anomalies thyroïdiennes seraient de l’ordre de 5 % sur les cobayes décédés faisant l’objet d’une autopsie. Il s’agit en pratique de tumeurs thyroïdiennes bénignes (hyperplasie thyroïdienne) ou malignes, (carcinome ou adénocarcinome thyroïdien) responsables d’une hyperthyroïdie.L’hyperthyroïdie du cobaye peut se traduire par un amaigrissement, une augmentation de la prise de nourriture (polyphagie) et une hyperactivité (augmentation des vocalises, des déplacements et des activités ludiques). Une tachycardie, une sensibilité à la douleur (hyperesthésie) et des chutes de poil localisées (alopécies tronculaires) sont possibles. Des signes digestifs non spécifiques (crottes molles, diarrhées) peuvent également être observées. Cependant les signes cliniques sont globalement beaucoup moins marqués que chez le chat, et ils peuvent passer inaperçus. Le plus souvent, seule la présence d’une boule anormale en région cervicale ventrale attire l’attention du propriétaire et justifie la consultation. Les cobayes les plus affectés sont des sujets adultes de plus de 3 ans. Rappels anatomo-physiologiquesLa glande thyroïde est située chez le cobaye dans la partie antérieure et inférieure du cou. Elle se palpe entre les branches de la mandibule.Elle sécrète l’hormone thyroïdienne T4 qui intervient dans la croissance des os longs chez le jeune, mais aussi dans la régulation du fonctionnement cardiaque, la thermorégulation, le catabolisme musculaire, le fonctionnement digestif, l’équilibre nerveux et émotionnel, l’équilibre hydroélectrique Quand doit-on suspecter une hyperthyroïdie ?
La masse peut-elle prêter à confusion avec d’autres affections ?Un diagnostic différentiel doit être fait avec
Comment confirmer le diagnostic ?
Tumeur cervicale Quel traitement ?Il existe 3 possibilités thérapeutiquesTraitement chirurgicalL’intervention délicate nécessite un praticien expérimenté. Le patient doit être de préférence stabilisé médicalement dans un premier temps afin de limiter le risque d’une crise thyréotoxique. L’exérèse chirurgicale nécessite un monitoring cardiaque. Elle est difficile et longue car la tumeur s’étend en profondeur, elle est adhérente aux tissus voisins et très vascularisée, ce qui nécessite une très bonne hémostase. Notre expérience personnelle porte sur 5 cas.Traitement médicalUn traitement à valeur de diagnostic peut être tenté même si la suspicion clinique n’est pas confirmée par un dosage thyroïdien modifié. La seule molécule mentionnée dans la littérature internationale chez le chat est le méthimazole. La réponse thérapeutique est obtenue en 48 heures après le début du traitement (prise de poids, changement de comportement). Cependant aucune donnée pharmacologique concernant l’emploi de cette molécule chez le cobaye n’est disponible et les posologies proposées par les auteurs varient de 1 à 4 !. Les posologies et fréquences d’administration sont donc extrapolées à partir des traitements établis chez le chat. Ils sont à adapter chez le cobaye selon les effets thérapeutiques obtenus, les suivis hormonaux et la tolérance du patient. Le cobaye doit être suivi régulièrement pour réévaluer la posologie et dépister les effets secondaires éventuels qui ne sont pas négligeables : toxicité hépatique, baisse des plaquettes sanguines (thrombocytopénie), élévation des leucocytes polynucléaires,..Cependant le cobaye semble moins sensible à ces effets secondaires que le chat.Traitement radioactifLe traitement de choix de l’hyperthyroïdie est l’injection d’iode radioactif dans la glande thyroïde. Il est réalisable au Centre de radiothérapie et scanner de Maison-Alfort. Cette injection in situ neutralise la sécrétion d’hormones thyroïdiennes. Après une courte hospitalisation de 48 heures en isolement, le cobaye est rendu à ses propriétaires et ne nécessite en principe plus aucun traitement pour son hyperthyroïdie. Les signes cliniques disparaissent en une semaine en moyenne.
Dr Didier Boussarie
& CobayesClub
Vétérinaire Consultant NAC Exclusif © Didier Boussarie - CobayesClub |
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