Comment les troubles de l’appétit se manifestent ils ?
Les troubles de l’appétit peuvent apparaître progressivement et subtilement, ou au contraire très brusquement.
Dans le cas d’une perte d’appétit qui s’aggrave petit à petit, le propriétaire, au contact quotidien
de son animal, ne la détecte pas toujours avant qu’elle ne soit avancée. Malgré une bonne observation, il n’est pas simple de détecter une baisse d’appétit.
Le cobaye va être de plus en plus difficile sur le plan alimentaire et ne choisir que les aliments les plus appétants ou les plus faciles à manger : verdure, fruits ... jusqu'à refuser totalement de s'alimenter. C'est le début de l'anorexie.
Comment se rendre compte que son cobaye a une baisse d’appétit ?
Il faut observer tout changement dans ses habitudes alimentaires. Etre vigilant si le cobaye ne termine plus sa ration, s’il parait bouder certains légumes.
Il faut le peser régulièrement : 1 fois par semaine en temps normal, 2 à 3 fois par semaine en cas de doute sur l’appétit.
Un cobaye anorexique va rapidement perdre du poids.
Les risques liés à une anorexie sont graves, surtout si l’anorexie se prolonge sans que le cobaye ne soit pris en charge.
C’est pourquoi il est nécessaire d’intervenir rapidement en contactant immédiatement votre vétérinaire NAC, dès les premiers signes détectés.
Les causes les plus fréquentes de l’anorexie :
Changement brusque d’alimentation,
Douleur ou stress,
Problèmes bucco dentaires :
malocclusion engendrée par un défaut congénital ou une mastication insuffisante d’où un manque d’usure des dents et des difficultés à mastiquer (recul de la mandibule, pont dentaire des prémolaires inférieures au-dessus de la langue, blessures des parois jugales ou de la langue) cf Malocclusion dentaire. A noter que la malocclusion peut être la cause ou la conséquence de l’anorexie
blessure intra-buccale, fracture d’incisive, fracture de dent jugale (molaire), abcès.
Stase digestive gastro-intestinale et/ou caecale. Les stases digestives peuvent être la cause ou la conséquence de la baisse d’appétit,
Infections des voies respiratoires supérieures et inférieures,
Grave carence en vitamine C chez le jeune cobaye.
Les risques de l’anorexie :
Face à une anorexie, le propriétaire d’un cobaye doit réagir vite, ceci afin d’éviter :
L’installation d’une stase digestive (ralentissement ou arrêt de transit), douloureux pour le cobaye, qui va elle-même rendre plus difficile la reprise de l’alimentation. On observe alors selon la gravité du cas une diminution de la quantité de crottes émises, des crottes plus petites (comparables parfois à des crottes de souris) , une absence totale de crottes ou une diarrhée rebelle aux thérapeutiques si le problème n’est pas résolu
Une stase digestive non soignée peut dégénérer en entérotoxémie.
Au niveau de la flore intestinale, certaines bactéries (notamment les Clostridies) naturellement présentes peuvent proliférer et être à l’origine d’une entérotoxémie (empoisonnement interne de l'animal par des toxines synthétisées par ces bactéries). L'évolution est très rapide et généralement mortelle.
La lipidose hépatique : lors d’anorexie prolongée, le cobaye puise dans ses réserves hépatiques de lipides pour maintenir sa glycémie (physiologiquement élevée). Cette lipidose peut évoluer très vite et rend très difficile la reprise de l’alimentation car elle favorise l’anorexie.
La malocclusion dentaire engendrée par une mastication insuffisante d’où un manque d’usure des dents et des difficultés à mastiquer liées à des lésions ostéo-articulaires (salivation, déformation de la mandibule qui recule et s’élargit, blocage temporo-maxillaire, impossibilité de fermeture de la cavité buccale) et dentaires (ponts dentaires bloquant la langue, blessures des joues ou de la langue) cf Malocclusion dentaire.
La cétose : Si l’anorexie se prolonge, une hypoglycémie se créée.
L’organisme qui ne reçoit plus la matière première nécessaire à la production de
son énergie (glucose) se mobilise et entre en situation d’urgence. Il en résulte
une néoglucogenèse(1) par lipolyse(2) . L’organisme va trouver une matière
première de substitution en puisant dans les réserves de graisse afin de pouvoir
produire l’énergie nécessaire au maintient du fonctionnement des organes vitaux
(cœur, cerveau). Cette énergie est générée par le foie qui va produire par
oxydation des acides gras des corps cétoniques, qui pourront être utilisés en substitution du glucose. Une trop forte présence de corps cétoniques dans le sang va diminuer son Ph et créer une acidocétose (intoxication mortelle). Les corps cétoniques peuvent être détectés dans les urines à l’aide de bandelettes urinaires. La cétose vient compliquer la lipidose hépatique.
Baisse d’appétit, anorexie, ralentissement du transit >> Il faut consulter d’urgence! La baisse d’appétit est un motif de consultation obligatoire.
La consultation vétérinaire doit avoir lieu au plus tôt.
En urgence : si le cobaye est anorexique, ne fait plus de selles ou est amorphe.
Ne pas hésiter à contacter son vétérinaire NAC pour aviser de l’urgence avec lui, valider dès que possible la nécessité et les modalités pratiques d’une alimentation forcée (gavage) en attendant le rendez-vous.
Le gavage permet de prévenir : les stases gastriques, la lipidose hépatique et la cétose.
cf Comment Gaver son cobaye ?
Comment le propriétaire peut-il essayer d’aider à la reprise de l’appétit ?
pour vous aider à stimuler l'appétit de votre cobaye :
A - Donnez-lui ce qu’il veut car la priorité est la reprise de l’alimentation. Oubliez donc temporairement les quelques principes que vous vous employez à respecter habituellement pour surveiller sa ligne ou sur la fréquence à laquelle donner un légume ou un fruit.
En cas de doute, demandez conseil à votre vétérinaire.
B - Proposez-lui ce qu’il y a de plus appétant pour inciter votre cobaye à manger. S'il est habitué à manger des légumes, lui donner ceux qu’il préfère. S’il n’y est pas habitué, lui en proposer en petites quantités pour éviter tout risque de diarrhée.
Des herbes aromatiques :
aneth
basilic
thym
coriandre
menthe
persil en petite quantité, 2 ou 3 brins (présumé toxique en grande quantité, éviter chez les femelles gestantes car il coupe la montée de lait)
De la verdure :
pissenlits
fanes de radis, fanes de carottes
céleri-branche
vert du fenouil
petits pois
feuilles de fraisier, de framboisier.
herbe (sauvage), herbe d'avoine, herbe de blé ... (lavée et essorée)
Des fruits :
banane mûre écrasée
pomme
kiwi
raisin (sans les pépins)
cerises
fraises
C - Vous pouvez aussi lui donner :
des graines d'avoine décortiquées (ou gruau d'avoine) en quantité mesurée : une petite cuillère à café maximum. Ces graines se trouvent en magasins bio ou rayon oiseaux en grande surface (avec de la chance !). Elles sont comme des friandises pour un cobaye et vont le mettre en appétit. De plus, elles sont caloriques, elles vont l'aider un peu à limiter sa perte de poids. Il faudra ensuite arrêter de les donner une fois le cobaye rétablit.
des flocons d’avoine (rayon petit déjeuner et céréales en grande surface Quaker Oats 100% naturel ou rayon bio).
L’herbe : C’est l’un des aliments le plus appétant pour un cobaye. Rappelons que le cobaye est un herbivore et non pas un granivore, l’herbe est son principal aliment dans la nature.
Souvent un cobaye anorexique cesse de consommer du foin. Proposez-lui de l’herbe ! (en petite quantité au début s’il n’est pas habitué). L’herbe usera aussi bien ses dents que le foin. C’est un aliment très équilibré, et très nourrissant. C’est le seul aliment qui peut se substituer au foin.
Elle doit être ramassée dans un endroit propre et non pollué : pas en bordure de route (gaz d’échappement et pollution), ni en bordure de champs (produits chimiques utilisés pour traités les champs). Elle doit ensuite être soigneusement lavée à l’eau vinaigrée puis rincée et essorée.