Les maux de pattes du cobaye : les pododermatites
Article extrait du n°6, mis en ligne avec l'aimable autorisation de notre partenaire, le magazine Animal Santé & Bien-être et du
Dr Didier Boussarie.
Comme nous l'avons vu dans le précédent numéro, les maux de pattes sont fréquents
chez les lapins de compagnie, mais aussi chez les cobayes. Chez eux, cette affection, également
appelée abcès des coussinets plantaires, peut entraîner des lésions irréversibles.
C'est pourquoi il faut la traiter le plus tôt possible.
Causes des pododermatites chez le cobaye
Les pododermatites du cobaye sont avant tout causées par
les carences en vitamine C. D'autres causes
peuvent intervenir, liées à de mauvaises conditions d'entretien, comme chez le lapin : sol abrasif ou grillagé,
litière humide ou souillée, sédentarité. L'obésité favorise également les lésions
nécrotiques par compression des pattes
sur le sol.
Là aussi,ce sont les bactéries Gram +, et
notamment les staphylocoques, qui vont
infecter les peaux enflammées, puis les
tissusprofonds.
Les signes cliniques des pododermatites chez le cochon d'Inde
Au début, on observe une inflammation des coussinets plantaires avec des lésions
érythémateuses et douloureuses. Le dessous des pattes est très rouge. Puis une
surinfection fréquente par divers germes (dont Staphylococcus aureus) provoque
une tuméfaction chaude et douloureuse d'un doigt, en général au niveau d'un
membre antérieur, avec une déformation parfois considérable. Parallèlement, une
ulcération du coussinet plantaire principal se développe.
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Pododermatite surinfectée avec ostéo-arthrite du doigt externe
Pododermatite erythémateuse (carence en vitamine C)
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Complications des pododematites
Dans les cas anciens, l'infection gagne les tissus articulaires, osseux et tendineux.
Un bilan radiologique s'impose.
L'ulcération peut atteindre des dimensions
très importantes et se montre
alors particulièrement rebelle aux
thérapeutiques.
Un traitement précoce
Le traitement doit être entrepris le
plus tôt possible car les lésions ulcératives
sont irréversibles. Il fait appel à :
- l'administration de vitamine C : non
pas dans l'eau de boisson (elle est dégradée
par la lumière), mais administrée
directement dans la cavité buccale avec
une pipette ou une seringue. La posologie
est de 60 mg de vitamine C par kg
de poids et par jour. Une administration
journalière, même à dose plus faible, est
beaucoup plus efficace qu'une administration
massive hebdomadaire,
- une antibiothérapie massive et soutenue,
- des anti-inflammatoires.
L'amputation du doigt atteint est malheureusement
la seule méthode efficace
dans les cas avancés. Cette intervention,
qui doit être complétée par
l'administration de vitamine C, ne met
pas à l'abri de rechutes éventuelles .
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